La vallée de l’Ognon, véritable livre d’histoire
Parcourue par «une rivière douce et lente qui coule sans effort par païs gras, prairies herbues, terres fertiles et collines vineuses» (Gollut-XVIe siècle), elle abrite un patrimoine remarquable, moins par la qualité architecturale de telle ou telle construction ou par la grandeur de l’un ou l’autre site, que par l’ensemble homogène qu’elle constitue : patrimoine fait de bourgs, de villages, de châteaux, d’abbayes, de vestiges de l’époque industrielle, de petits édifices publics… flore et faune spécifiques au milieu humide, aux prairies alluviales, aux fameuses aulnaies de l’Ognon.
Long de 215 km, l’Ognon prend sa source au Ballon de Servance dans les Vosges et se jette dans la Saône un peu en amont de Pontailler-sur-Saône. Partagée entre la Bourgogne et la Franche-Comté, la troisième rivière comtoise, après le Doubs et la Saône, avec un bassin de 2265 km² parcourt quatre départements : la Côte d’or, le Jura, le Doubs et la Haute-Saône.
“… La vallée de l’Ognon, un lieu privilégié où s’exprime harmonieusement le dialogue entre la rivière et les multiples témoignages laissés par l’homme… ”
La basse vallée de l’Ognon
Bordée de collines boisées, la «basse vallée» de l’Ognon alterne champs, bocages, forêts, zones humides, et s’étend jusqu’aux premiers reliefs. Les villages aux silhouettes caractéristiques, avec leurs massives maisons franc-comtoises groupées autour de l’église au clocher en forme de bulbe, se concentrent le long des routes. «Voie des Ducs de Bourgogne, reliant les capitales de Bourgogne et de Franche-Comté», la découverte de la vallée de l’Ognon commence par la visite de Talmay qui se situe à son embouchure, face à l’endroit où l’Ognon se jette dans la Saône. Son beau château XVIIIe et son parc sont le lien qui unit la Bourgogne et la Franche- Comté.
On quitte la Bourgogne pour remonter la vallée de l’Ognon en direction du département du Jura. Après s’être arrêté au château de Dammartin (2), construit par une famille de parlementaires franc-comtois, et à Montmirey-la-Ville (3), dont le parc du château conçu par Brice Michel se visite toute l’année, on aperçoit les remparts de Pesmes (4), Cité de caractère et l’un des Plus Beaux Villages de France, qui, comme Marnay (14) et Rougemont (23), a gardé son aspect médiéval et regroupe autour de son château (5) et de l’église Saint Hilaire, des maisons des XVe, XVIe et XVIIe siècles de grande qualité. Pesmes, avec ses commerces, restaurants, hôtel et camping, invite à prolonger le séjour. Le voyage se poursuit soit sur la rive gauche avec le charmant village de Malans et le parc du château Sainte Marie (6) dans lequel le sculpteur Andrea Malaer et ses invités ont donné libre court à leur imagination, soit sur la rive droite avec la terrasse et la chapelle néo-byzantine unique en Franche-Comté du château de Montrambert (7) qui domine la vallée de l’Ognon.
Les parcs remarquables du château XVIIIe de Sermange (8) et du château XVIIIe de Taxenne (9) sont les étapes suivantes de notre périple qui se continue avec l’église de l’abbaye cistercienne d’Acey (10), dont la communauté est la seule héritière des 13 monastères d’hommes fondés en Franche-Comté au XIIe siècle encore en activité.
Dès l’entrée dans le département du Doubs, nous sommes invités à visiter le parc du château de Jallerange (11), un de ces petits châteaux des présidents et conseillers du parlement de Besançon avec ses jardins à la française considérés comme les plus charmants et exacts de Franche-Comté, et les châteaux d’Étrabonne (12) et de Cordiron (13), des XIIIe et XIVe siècles, anciennes maisons fortes de la vallée de l’Ognon. Marnay (14) est la ville étape suivante. Cité de caractère, elle possède les commerces, la base de loisirs et le camping nécessaires à la poursuite du voyage.
Les châteaux de Pin (15), de Vregille (17), de Boulot (18), dans le département de la Haute-Saône, sont sur la rive droite de l’Ognon. Les jardins pour les uns, les salles basses et les salons XVIIIe siècle pour les autres se visitent sur rendez-vous.
Rive gauche, le château de Miserey-Salines (19) ouvre sur rendez-vous ses jardins et sa chapelle. Le château de Moncley (16), chef d’œuvre de l’architecture néo-classique française, est accessible via l’office de tourisme de Besançon.
La moyenne vallée de l’Ognon
On entre dans la moyenne vallée à Voray-sur-l’Ognon. La vallée se resserre, les paysages changent avec un relief forestier plus accusé, une végétation plus composite.
L’ancienne abbaye de Bellevaux (20), construite entre 1786 et 1788, et le château de Fondremand (21), avec son impressionnant donjon du XIVe siècle, accueillent les visiteurs dans cette partie de la vallée de l’Ognon. Entre Rougemont et Montbozon, la Forge de Montagney (22) est le témoignage important de la métallurgie des XVIIIe et XIXe siècles qui animait la vallée. Rougemont (23), autre petite cité de caractère, est la halte suivante du voyage avec ses commerces, sa base de loisirs et son camping proches. Elle conduit à Bournel (24), étonnant château néogothique, dont on peut visiter les parcs et les jardins. Sur la rive droite de la rivière, le château de Valleroy (25) – Vallerois-le-Bois -, datant du XVIe siècle et miraculeusement sauvé de la ruine, et le prieuré de Marast (26), dont l’église a été construite au XIIe siècle, sont les témoins de la qualité de l’architecture dans cette partie de la vallée. La visite du château médiéval d’Oricourt (27) mettra un terme au périple proposé par l’association PHVO.
Les plus curieux ne manqueront pas de poursuivre le voyage avec la visite de la chapelle de Ronchamp, une excursion au pays des Mille Étangs, la montée au Ballon de Servance…